Trou dans la couche d’ozone, Libération enquête à Punta Arenas

Quelques semaines plus tard, Olivier Bras, envoyé spécial du journal Libération à Punta Arenas (Chili), revenait sur la façon dont la population vit cette situation :"Emmitouflé dans sa parka bleu et jaune, Sergio profite du soleil pour se réchauffer… Son visage et ses mains portent les traces de brûlures… A l'instar des quelques 140 000 habitants de Punta Arenas, ce jeune homme vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Dans cette zone proche du pôle Sud, la quantité d'ozone présente dans la stratosphère diminue de 30 à 50 % au moment de l'arrivée du printemps. [Les UVB] sont alors entre 3 et 20 fois plus puissants…

Les lecteurs du quotidien local peuvent trouver l'indice UV de la journée et les précautions à prendre…la population est invitée à ne jamais se départir, entre 11 heures et 15 heures, d'une casquette à grande visière, de lunettes de soleil efficaces contre les UVB et d'un tube de crème solaire de haute protection… Lorsque la crèche Pulgarcito, dans un quartier modeste, ouvre ses portes, elle accueille de nombreux nourrissons équipés de lunettes et aux joues badigeonnés de crème blanche…

Derrière les grilles de cette école se dresse un mât auquel est accroché un drapeau indiquant l'indice UV. Certains bus scolaires portent eux aussi un petit drapeau sur le toit… Dermatologue chevronné,

Jaime Abarca étudie depuis une quinzaine d'années les conséquences du phénomène. Entre 1994 et 2000, il a diagnostiqué 108 cas de cancers de la peau, un chiffre en hausse de 66 % par rapport aux 7 années précédentes…Beaucoup plus nombreux sont les habitants victimes de brûlures dont ils n'avaient jamais souffert auparavant… Membre du comité d'études sur l'ozone créé à Punta Arenas, Bedrich Margas s'inquiète …

les raisons de la réduction de la couche d'ozone, pour lui, les CFC et autres gaz industriels ne sont pas les seuls responsables. Le réchauffement global de la planète joue un rôle déterminant dans le développement du phénomène… "