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Education solaire en milieu scolaire

14 Jun 2021 Enseignement

Les expositions solaires de l'enfance, un enjeu majeur de santé publique. Pourquoi et comment l'éducation solaire en milieu scolaire constitue une levier important de prévention.


L’émergence d’un problème de santé publique majeur

L’urbanisation, le développement de l’industrie des loisirs et des voyages, la pratique d’activités récréatives et sportives de plein air, le fractionnement des périodes de vacances ont rendu les expositions au soleil plus nombreuses et intermittentes. Parallèlement, la mode du bronzage s’est imposée comme un signe de bonne santé et d’élévation sociale.

L’effet de ces expositions solaires a mis plusieurs décennies à être reconnu comme un véritable problème de santé publique. Le mélanome, la forme la plus dangereuse de cancer de la peau, est aujourd’hui une des premières causes de mortalité par cancer chez les jeunes adultes. C’est aussi le cancer qui connaît la progression la plus rapide et, à ce titre, est devenu l’une des priorités des acteurs de santé publique. Autre danger lié à ces expositions solaires : la cataracte, première cause de cécité dans le monde. Cette intervention est devenue l’acte chirurgical le plus pratiqué en France la fin du siècle dernier et pèse lourdement sur les comptes de la Sécurité sociale.


Le danger des expositions solaires de l’enfance

Tous les spécialistes de santé publique sont formels : « Les surexpositions solaires de l’enfance font le lit du mélanome à l’âge adulte ». D’une part, les défenses de l’organisme (capacité de la peau à bronzer et à s’épaissir) ne sont pas tout à fait fonctionnelles avant l’âge d’environ 15 ans. D’autre part, on estime que près de la moitié de la quantité d’UV reçue au cours d’une vie l’est avant 18 ans, du fait des activités de plein air prédominantes pendant l’enfance et l’adolescence.


L’enfance, un moment propice pour la prévention…

Si c’est pendant l’enfance que les expositions solaires présentent le plus de risques pour la santé, c’est aussi pendant cette période cruciale pour le développement des individus que se prennent des habitudes de raisonnement et de comportement. Il semble donc pertinent d’expliquer aux enfants que les fondements du bronzage correspondent à un processus de défense de la peau face à l’agression solaire, mais aussi à un phénomène de mode. Comprendre les caractéristiques, les pièges et les effets sur la santé du rayonnement solaire aide à prévenir les comportements à risques.

De plus, comme pour d’autres sujets de prévention (tabac ou sécurité routière), la prise de conscience de ces risques par les enfants peut avoir des répercussions très efficaces dans le milieu familial.

Pour ces raisons, l’Organisation Mondiale de la Santé (cf programme Intersun) et l’Académie de médecine (cf rapport « Soleil et santé » – 2004) notamment recommandent de développer des programmes de prévention solaire ciblant prioritairement les enfants et les adolescents.


Une contribution à la lutte contre le racisme

Comprendre que nous ne sommes pas tous égaux devant les dangers liés au Soleil est l’occasion d’aborder la question des différences de couleurs et de sensibilité de peau. Décrire ces différences, issues de l’adaptation de l’homme à son environnement, permet de lever des tabous au sein de la classe. Évoquer les origines de chacun scientifiquement, sans préjugé ni discrimination, instaure de nouveaux dialogues et contribue à la lutte contre le racisme.


Le thème du Soleil, une opportunité pour démarrer avec l’éducation à la santé

Contrairement à d’autres sujets de prévention comme le tabac, le Soleil n’a pas que des effets négatifs. En évoquer les aspects bénéfiques évite de tenir un discours à sens unique qui pourrait paraître partisan aux yeux des enfants et des adolescents. Ne pas diaboliser le Soleil favorise l’étude des risques solaires ainsi que les moyens de les prévenir.

De plus, le Soleil, objet de fascination, de rêve et d’imagination, offre un ensemble de thématiques particulièrement riches et fécondes, et dont les prolongements possibles sont aussi nombreux que passionnants (contes, énergie, astronomie, arts…).


Les sciences au service de l’éducation à la santé… et réciproquement

Il est une discipline qui se prête tout particulièrement à la mise en place de cette éducation solaire : les sciences. La raison en est bien sûr la nature des phénomènes en jeu (la course du Soleil, la lumière et les ultraviolets, leurs effets sur la santé…) mais aussi, et peut être surtout, la démarche d’investigation qui permet de les étudier.

Appliquer cette démarche permet aux élèves de comprendre mais aussi de prendre conscience de l’importance des risques et de reconnaître les situations qui en présentent le plus. Enfin, les recommandations de protection n’apparaissent plus comme un discours d’adulte, plus ou moins moralisateur, mais comme des mesures de protection que les élèves ont pu découvrir et surtout tester par eux même.

Réciproquement, l’éducation à la santé est une bonne approche, originale qui plus est, pour initier une activité scientifique dans la classe. Les élèves sont concernés et s’impliquent avec enthousiasme. Ils sont au cœur de cet enseignement et deviennent par la suite acteurs de prévention à leur tour, notamment en impliquant leurs familles.


Empowerment, contribution au socle commun et acquisition de compétences psycho-sociales.

« L’empowerment » vise à accroître l’estime de soi, la confiance en soi, les capacités des individus à satisfaire leurs besoins, à mobiliser des ressources pour régler leurs problèmes individuels mais aussi pour coopérer, favoriser l’action sociale. C’est précisément le sens du programme Vivre avec le Soleil que de rendre autonome, donner le goût de la coopération et favoriser l’esprit critique des élèves. Parmi les activités proposées aux enseignants, dès la petite section de maternelle, les élèves sont mis en situation de recherche. Le travail et la réflexion individuels s’articulent systématiquement avec des discussions en groupe. Les idées, ressources et capacités des uns et des autres sont valorisées, tant pour l’élaboration de protocoles expérimentaux que pour l’interprétation des résultats observés.


Des ressources pédagogiques gratuites, faciles à utiliser, articulées avec les programmes

En partenariat avec l’association Passerelles.info, membre des associations pour l’UNESCO, La Sécurité Solaire vous propose de nombreuses ressources et pistes pédagogiques.

Au premier degré, la ressource prend la forme d’un guide de l’enseignant clé en main, diffusé gratuitement en ligne (module cycle 1 & 2, module cycle 3) et sur inscription. Sont aussi proposés un papier réactif aux UV, divers autres outils et des formations. Près de 50.000 enseignants ont déjà bénéficié de ce programme. Leurs retours d’expérience sont très positifs et l’impact sur les élèves a été démontré scientifiquement.

Au collège et au lycée, les ressources, en cours d’élaboration, ressembleront plus à des pistes de pédagogiques pour faciliter la mise en place d’un EPI. Les activités proposées aux élèves pourraient reposer sur le papier réactif aux UV, l’étude des indices d’UV, l’étude du corps humain, en particulier de la peau et des yeux, mais aussi des os, du système immunitaire…

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