Accueil

Un dossier spécial “Développer la sécurité solaire” dans Agir Magazine - Synthèse

uv santé au travail information événements 29 Jul 2025 Actualités

AGIR Magazine est le porte-parole des entreprises qui bougent en faveur de la santé, de la sécurité et du bien-être au travail ; mais aussi de toutes celles où la convivialité, la coopération et la solidarité sont au cœur du dialogue social et des relations humaines… Agir-mag.com, son extension digitale, revendique le titre de premier portail d’information de la Qualité de vie et des conditions de travail (QVCT).

Dans son numéro 119, un dossier spécial de 10 pages est dédié à une problématique de plus en plus prégnante : le risque solaire en milieu professionnel, en particulier depuis la publication décret du 27 mai 2025 sur les risques liés à la chaleur et aux UV. Le dossier s'articule autour de différents axes :

Des données robustes qui pointent la responsabilité des UV dans la survenue de cancers de la peau chez celles et ceux qui travaillent à l'extérieur

L'enquête Workers’ Exposure Survey menée par l’EU-OSHA considère l'exposition aux UV solaires comme le premier facteur de risque de cancer en milieu professionnel.

  • 20,8 % des travailleurs européens sont exposés de manière significative aux rayonnements UV solaires.
  • 1,6 milliard de travailleurs sont concernés dans le monde, soit 28 % de la population active, 1,5 million en France.
  • Près de 19 000 décès par cancer cutané liés au travail sont recensés chaque année dans le monde, un chiffre qui a doublé depuis 2000.
  • Les hommes sont les plus touchés, représentant 66 % des travailleurs exposés.
  • 25% des cataractes sont liées aux expositions solaires

L'enjeu de la reconnaissance du cancer cutané en tant que maladie professionnelle

Contrairement à nos voisins (Allemagne, Belgique, Suisse) la France n'a pas encore reconnu le cancer de la peau comme maladie professionnelle. Mais la situation évolue. Depuis 2020, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) recommande aux autorités compétentes de reconsidérer la reconnaissance de l’exposition professionnelle aux UV comme cause de cancers de la peau. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie et devrait émettre un avis sur ce point avant la fin 2025.

L'articulation santé publique et santé au travail

La sécurité solaire au travail est un enjeu qui dépasse le seul cadre de l'entreprise. Son efficacité repose sur une articulation étroite entre santé publique et santé au travail. Des organismes comme les Agences Régionales de Santé (ARS), les Observatoires Régionaux de Santé (ORS), l’INRS, l’ANACT ainsi que les Services de Prévention et de Santé au Travail Interentreprises (SPSTI) ou l’OPPBTP sont des acteurs clés de cette approche intégrée. Ils conseillent les employeurs, sensibilisent les salariés et relaient les messages de prévention. En croisant les expertises et en unissant les forces, il est possible de construire une culture de la prévention durable, capable de protéger efficacement les travailleurs face à un risque avéré et croissant.

La mobilisation des entreprises et collectivités favorisée par le changement climatique

Alors que le changement climatique amplifie les risques, les entreprises semblent prendre conscience progressivement des enjeux et commencent à inscrire la prévention solaire dans une stratégie globale et structurée :

  • Intégrer le risque solaire au Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est le point de départ d'une démarche de prévention qui doit se décliner sur le terrain.
  • Organiser le travail autrement. La meilleure protection est celle qui évite l'exposition. Cela passe par l'aménagement des horaires pour éviter les pics UV (12-16h), la rotation des postes et la création de zones d'ombre.
  • Equiper pour protéger. Lorsque l'exposition est inévitable, les équipements de protection individuelle (EPI) sont la première ligne de défense : vêtements couvrants, chapeaux à larges bords, lunettes enveloppantes et filtrantes, sans oublier l’application de crème solaire SPF 50+ (toutes les deux heures sur les parties du corps exposées).
  • Sensibiliser, informer et former pour transformer les consignes de sécurité en réflexes du quotidien.

Un entretien avec 3 experts

  • Jérôme TRIOLET, adjoint à la direction des applications de l'INRS évoque notamment l'intégration des variations climatiques dans l’évaluation des risques ainsi naturellement que l'importance de la prévention : "Les salariés qui exercent une activité physique en extérieur sont plus particulièrement exposés. Pour eux, il est donc essentiel de privilégier la mécanisation des tâches quand elle est possible, des plages de travail aménagées pour éviter les pics d’exposition à la chaleur et un maximum de zones d’ombre pour se protéger des UV."
  • Pierre CESARINI, directeur de La Sécurité Solaire, rapporte les recommandations de l'OMS, notamment l'information de la population au moyen de l'indice d'UV ainsi que les derniers chiffres publiés dans un rapport commun OIT-OMS : "on estime à 60 000 le nombre de décès annuels par cancer cutané de type épidermoïde, dans le monde, dont 20 000 env. du fait de l'exercice d'une activité professionnelle à l'extérieur... et ce chiffre a doublé en 20 ans."
  • Yann Desgrée, directeur de production dans l'événementiel, apporte le regard très précieux d'un acteur de terrain engagé. Il recommande notamment l'intégration de cette problématique tout en amont du projet : "Anticiper, c’est prévoir l’exposition solaire dès la conception du projet. Nous favorisons (...) les scènes orientées au nord (...). Je veille à ce que soient budgétées des bâches, des abris, des boissons fraîches."

Consulter le dossier complet

S'abonner à Agir Magazine (pour obtenir le numéro complet)

Voir aussi