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Affaiblissement record de la couche d’ozone dans l’Hémisphère Nord

uv 15 Apr 2016 Actualités

Causée par des conditions météorologiques exceptionnelles, cette baisse sans précédent se traduit déjà par des niveaux d’UV anormalement élevés dans les régions nordiques.

Affaiblissement record de la couche d’ozone dans l’Hémisphère Nord

Distribution du contenu total d'ozone mesurée par l'instrument IASI à bord du satellite MetOp, pour les périodes 18-20 mars et 26-28 mars 2011. Les couleurs jaunes à rouges indiquent les régions de fortes concentrations d'ozone, les couleurs bleues celles de concentrations deux fois plus basses. Les structures grises sont des nuages. © M. George, LATMOS

La couche ozone nous protège des rayons ultraviolets du Soleil. Ce bouclier est situé dans la stratosphère, la zone de l’atmosphère qui s’étend d’environ 10 à 50 km d’altitude. Ces dernières semaines, une diminution d’ozone sans précédent a été observée au dessus du cercle Arctique. Cette baisse, qui atteignait environ 40% au mois de mars, a été provoquée par un hiver exceptionnellement froid et persistant dans la stratosphère. Les températures extrêmes (en dessous de -80°C) ont provoqué une destruction de l’ozone.

Selon le Laboratoire Atmosphère, Milieux, Observations Spatiales (LATMOS), les régions proches de l’Arctique (Sibérie, Scandinavie) subissent déjà des niveaux d'UV plus élevés que la normale suite à cette fragilisation.Au-delà du cercle polaire, des équipes échantillonnent actuellement la stratosphère à l’aide de ballons pour évaluer l’impact de cet événement sur nos régions. Avec le réchauffement de la stratosphère polaire au printemps, ces masses d’air appauvries en ozone vont se déplacer vers l’Europe.

Suite au Protocole de Montréal en 1987, il a été reconnu que les CFC (Chlorofluorocarbure) et autres substances émises dans l’atmosphère par l’activité industrielle avaient considérablement fragilisé la couche d’ozone. Depuis, des mesures ont été prises, la situation s’est améliorée mais il faudra plusieurs décennies avant que notre bouclier anti-UV retrouve sa densité normale. "Nous avons fait tout ce qu’il fallait pour protéger l’atmosphère des CFC, mais nous assistons encore à des pertes d’ozone record" explique Markus Rex, chercheur à l’Institut Alfred Wegener pour la Recherche Polaire et Marine (Allemagne).

Le réchauffement climatique pourrait être la cause du phénomène. La concentration de gaz à effet de serre émis par l’Homme retient la radiation thermale de la Terre dans les couches inférieures de l’atmosphère. Il y a donc moins de radiation de chaleur qui rejoint la stratosphère, ce qui entraîne son refroidissement et un fort affaiblissement de l’ozone. Selon les spécialistes, d’autres pertes record sont à prévoir au cours des prochaines décennies.

Source : Institut National des Sciences de l'Univers

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