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Vivre avec le Soleil en Serbie

enseignement 08 Jan 2016 Actualités

Grâce à la détermination du physicien Stevan Jokic, le programme Vivre avec le Soleil s'exporte et commence à porter ses fruits auprès des écoles serbes...

Vivre avec le Soleil en Serbie

Fruit d’une coopération entre l’Education nationale, l’Académie des sciences et l’association Sécurité Solaire, centre collaborateur de l’OMS, "Vivre avec le soleil" est un programme d’éducation solaire, lancé en 2005, dont le principe est la mise à disposition des enseignants et de leurs formateurs d’un module d’activités "clefs en main" d’une dizaine de séances. "Ainsi, nous sensibilisons les élèves au travers de l’étude scientifique des effets du soleil sur la santé, des couleurs de peau, du mouvement apparent du Soleil et, naturellement des moyens de protection" précise Pierre Cesarini, directeur de La Sécurité Solaire. Le succès dépasse largement les frontières de l’Hexagone. "Nous comptons aujourd’hui des enseignants inscrits à notre programme dans plus de 100 pays. Beaucoup sont des Français de l’étranger, mais y participent également des enseignants francophones enBelgique, au Canada, en Suisse, et dans les pays du Maghreb" continue le responsable. Enfin, "Vivre avec le Soleil" commence à être proposé en différentes langues. Par exemple, en Allemand et en Serbe.

C’est au printemps 2008 que le physicien Stevan Jokic, déjà traducteur d’une dizaine d’ouvrages pour "La main à la pâte" , planche sur une version serbe de ce programme. Comment ce module est-il parvenu jusqu’à lui ? "C’est une collègue de l’Université libre de Berlin qui m’en a parlé la première. Je trouvais intéressant d’essayer de diffuser cette méthode ici." Sa traduction terminée, Stevan Jokic peine à trouver les financements pour pouvoir la publier. Qu’importe. Grâce au papier UV fourni par La Sécurité Solaire, il présente ce module au cours de séminaires sur la science et l’école. 1 500 enseignants venus de tous les Balkans lui prêtent une oreille attentive.

Dès avril, une trentaine d’entre eux commencent à appliquer la méthode à leurs élèves. Leur public ? "En majorité des 11-15 ans, parfois plus âgés". L’accueil ? "Excellent. D’autant que ce premier contact a permis de faire tâche d’huile. Les enseignants qui ne connaissaient pas encore la démarche ont vu à l’œuvre leurs collègues." Et si le futur proche est en partie tourné vers la recherche de financements pour permettre la publication du module, "soixante-dix enseignants sont d’ores et déjà espérés pour l’année scolaire 2008/2009."

Vivre avec le soleil en Serbie

Ainsi à Krusevac, commune de 57 000 habitants du centre de la Serbie, à 150 km au sud-est de Belgrade. C’est ici que Natasa Ralic, professeure de physique au Lycée électrotechnique de la ville, a expérimenté le projet pédagogique. "Le projet a démarré en mai 2008, explique-t-elle. J’ai travaillé avec 25 élèves âgés de 15 ans." Son approche ? "D’abord nous procédons à une enquête auprès des élèves. Quel rapport y’a-t-il entre le soleil et notre santé ? C’est la question que nous leur posons, en liaison avec les fiches 8, 9 et 10 de la méthode. Ensuite je demande à chaque élève de rechercher dans les dictionnaires, les journaux ou Internet des informations sur les rayons UV. Une fois ceci effectué, je présente oralement le projet "Vivre avec le soleil". Mes élèves peuvent alors se livrer aux expériences proposées…" Le tout avec une marge de manœuvre qui favorise la prise d’initiative. "Ils ont fait montre de beaucoup d’imagination, notamment lorsqu’il s’est agi de poser le papier UV en différents endroits - à l’ombre d’un arbre, d’un parasol, au soleil…"

Première prise de contact, premiers retours positifs. La rentrée venue, les objectifs sont en hausse. "Pour cette année 2008/2009, poursuit l’enseignante, j’essaie d’impliquer davantage d’élèves de l’établissement, une bonne cinquantaine sans doute. J’essaie également d’impliquer mes collègues enseignants d’autres établissements, notamment les professeurs de biologie, de physique et de chimie. Le but est de parvenir à étendre l’action au maximum d’élèves du primaire jusqu’au lycée."

Anthony Diao


Stevan Jokic en bref :

62 ans, docteur en physique nucléaire, professeur à l’Université de Belgrade et Directeur scientifique de l’Institut Vinça de Belgrade. "Ruka u Testu" ("La main à la pâte"), son programme de formation scientifique des instituteurs en Serbie et au Monténégro, a été initié en 2001. En 2004, ce programme concernait déjà 250 des 1 500 écoles primaires de Serbie. Cette action lui a valu en 2007 de partager le prix Purkwa d’alphabétisation scientifique avec le biochimiste chilien Jorge Eduardo Allende. Cette distinction lui fut décernée à l’initiative conjointe de l’Ecole des mines de Saint-Etienne et de l’Académie des sciences. Stevan Jokic a traduit plusieurs livres de "La main à la pâte" et formé de nombreux enseignants à cette méthode créée par Georges Charpak, Prix Nobel de physique 1992.

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Fichiers à télécharger

Bilan national 2007

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