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L’avis du CESE et les recommandations du HCSP

17 Apr 2022 Santé au travail

Le CESE et le HCSP alertent sur les risques pour la santé que courent les professionnels qui travaillent à l'extérieur



L'avis du CESE

En avril 2023, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rédigé un avis intitulé Travail et santé-environnement : quels défis à relever face aux dérèglements climatiques ?

Cet avis s’inscrit dans le contexte d’une intensification du dérèglement climatique et de la détérioration des écosystèmes. Ainsi, il répond à des préoccupations actuelles du monde du travail et alerte sur l’aggravation future de certains facteurs de risques professionnels.

Le CESE a naturellement évoqué la protection des travailleurs d’extérieurs vis à vis du rayonnement ultraviolet : Les secteurs de la construction et de l’agriculture présentent des risques très importants. Leurs salariés peuvent être régulièrement exposés à des températures extérieures élevées et au rayonnement ultraviolet (principal facteur de cancer de la peau)

En mettant en lumière les risques majeurs auxquels sont confrontés les travailleurs, notamment au rayonnement ultraviolet, le CESE appelle à une vigilance renforcée et à des politiques ciblées visant à protéger la santé et le bien-être des travailleurs, tout en favorisant une transition vers des pratiques durables et respectueuses de l'environnement.

Télécharger l'avis complet



Les recommandations du HCSP

Dans son avis du 29 mai 2020, le Haut Conseil de la santé publique émet des recommandations sanitaires relatives aux expositions solaires professionnelles.

Les pathologies cutanées et oculaires dues à l’exposition au rayonnement UV solaire sur le lieu de travail ne sont toujours pas reconnues comme des maladies professionnelles, et ce, dans nombre de pays européens dont la France. Cela contribue en quelque sorte, à la sous-déclaration et donc la sous-estimation notable des cas existants. Par conséquent, cela induit l’insuffisance certaine d’interventions, d’actions et de campagnes préventives sur le sujet.

Par ailleurs, le HCSP recommande que les autorités compétentes reconsidèrent la reconnaissance de l’exposition professionnelle aux UV comme cause de cancers de la peau pouvant conduire à leur indemnisation comme maladie professionnelle (1).

En 2020, suite à la saisine du 22 février 2019 de la Direction Générale de la Santé (DGS), le HCSP a donc formulé des recommandations sanitaires associées aux index UV en tenant compte des populations les plus à risque dont les travailleurs en extérieur (1).


Le HCSP recommande trois catégories de mesures de prévention, se basant sur les recommandations d’une étude de Modenese et al (2):

  • des mesures collectives (législation adaptée, information et formation des travailleurs). Elles peuvent notamment concerner la planification des activités : le report des activités en cas de risque de forte exposition aux UV, ou la réduction de l’exposition via une adaptation des postes : le travail en extérieur hors des heures d’exposition les plus fortes ; la réduction du temps d’exposition pendant les périodes les plus ensoleillée ; la limitation du temps passé au soleil par rotation.

À ce titre, le HCSP souligne le rôle des employeurs et de la négociation avec les représentants des personnels dans l’organisation du travail et les mesures de protection collectives : pauses-déjeuner à l’ombre, filtres sur les vitres pour les conducteurs d’engins, filtres/stores sur les baies vitrées, bâches protectrices pour les travaux du bâtiment ou de la voirie, mais également dans la transmission de l’information/formation des travailleurs.

  • des mesures individuelles : le HCSP recommande de porter pour les activités exposant au soleil un vêtement anti-UV à manches longues (conformes à la norme EN 13758) un protège nuque sur les casques et casquettes, ainsi que des lunettes adaptées intégrant une protection solaire. Ces recommandations vont dans le sens du règlement européen (UE) n°2016/415 qui a introduit une exigence nouvelle en matière d’équipements de protection individuelle (EPI) destinés à protéger contre les UV.
  • des mesures de surveillance sanitaire. Le HCSP souligne le rôle des médecins du travail dans l’étude des postes exposant aux UV solaires, l’information des travailleurs et le dépistage des lésions cutanées et oculaires.



(1). Haut Conseil de la santé publique (HCESP). Complémentaire relatif aux recommandations sanitaires associées aux index UV. 29 mai 2020.

(2). Modenese, A., L. Korpinen, and F. Gobba, Solar Radiation Exposure and Outdoor Work: An Underestimated Occupational Risk. Int J Environ Res Public Health, 2018. 15(10).


Article rédigé par Audrey Gregoire Cougnard

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