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Solariums, le scandale !

santé 27 May 2016 Actualités

" Calamiteux et inadmissibles… ".

L'UFC - Que choisir n'y va pas a demi mot pour qualifier les résultats d'une enquête menée dans près de 450 lieux où des séances de bronzage sont proposées. Dans sa dernière livraison, sortie en kiosque le 27 mai, le magazine de l'organisation de consommateurs en remets une couche quelques lignes plus loin " Nos enquêteurs n'ont cessé d'entendre des âneries ou, pis, de graves mensonges, propres à induire en erreur des consommateurs non avertis ".

Mais avant de rentrer dans le détail de cette enquête, menée en début d'année dans 52 départements grâce à la mobilisation de 72 associations locales de l'UFC, rappelons brièvement les faits : Il est plus qu'avéré (voir les positions de l'OMS, de l'Académie de Médecine etc.) que les UV artificiels sont dangereux pour la santé.

Devant le vide législatif et réglementaire, la France s'est dotée en 1997 d'une loi très complète qui porte sur les 3 points les plus fondamentaux du problème : le contrôle des machines, l'accueil et l'information du public, la formation du personnel. Six ans après le vote de cette loi, on aurait pu s'attendre à une amélioration de la situation, par exemple sous la forme d'une baisse de la fréquentation, de l'arrêt complet des self services (formellement interdits par la loi), d'une information complète et objective du consommateur etc…

En fait, c'est à peu près l'inverse qui se passe. Le contrôle des machines, même s'il met en lumière des non conformités à la loi, a la très fâcheuse tendance à rassurer le consommateur qui, du coup, fréquente plus assidûment les tubes. Si le nombre de self services " purs et durs ", sans aucun personnel d'accueil, a sans doute diminué, il en reste tout de même. D'autres (voir plus loin " Les petits arrangements avec la loi des Points Soleil ") ont bien mis une personne au poste d'hôtesse d'accueil, mais ces dernières ne contrôlent absolument rien puisque les clients accèdent aux machines de manière totalement autonome

Le pire réside sans doute dans l'information des clients. Alors que la loi interdit strictement aux solariums de faire référence à un quelconque bénéfice pour la santé, voici un florilège de ce qui a été répondu dans 17% des centres et instituts : " Cela a un effet antidépresseur…c'est bon pour le moral… cela favorise l'apport de vitamine D…c'est bon pour la peau… ".

Tout cela est totalement faux et constitue une infraction caractérisée à la loi autant qu'une désinformation scandaleuse des consommateurs et probablement d'une partie de ceux qui les côtoient. " …cela prépare la peau pour votre prochain séjour [au Soleil] " , ce qui est quasiment aussi faux que le reste (puisque la peau ne s'épaissit pas sous l'action des UVA), est étonnement rapporté par 94% des solariums visités comme si les hôtesses et esthéticiennes, étaient encouragées à surfer sur une croyance populaire trop bien encrée.

Le pire du pire, le plus inquiétant, ce qui devrait cesser immédiatement est certainement l'accueil des mineurs. Sur 25 centres de bronzage et cabinets d'esthéticienne visités par 3 jeunes filles de 14 à 16 ans, 22 étaient prêts à irradier les mineures dans l'heure, deux ont demandé un accord parental (sans aucune valeur aux yeux de la loi), un seul a respecté la loi en refusant catégoriquement !Alors que l'éducation solaire des jeunes générations semble devoir s'imposer comme un des principaux objectifs de santé publique en France au cours des prochaines années, quel " contre signal " envoyé par toute une profession ! Les jeunes (et les moins jeunes) ne lui disent pas merci.

Alors que l'énorme majorité des cancers de la peau est de plus en plus considérée par le corps médical comme liée aux UV reçus avant l'âge de 18 ans, alors que les cigarettiers connaissent leurs premiers procès (parce que certains estiment qu'ils n'ont pas correctement informé les clients), quelle irresponsabilité ! Quelle inconscience manifestée par des professionnels qui, à l'évidence, le sont bien peu !Pour conclure, malgré tout, sur une note d'humour : Que Choisir a donné pour titre à son dossier " Les solariums, font froids dans le dos ", espérons que les vendeurs de Soleil en boite vont maintenant avoir " chaud aux fesses ".

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